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Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest Interactive : « Nous sommes confiants pour la fin de l’année »

Le remarquable parcours boursier de cette très belle affaire d’informatique de santé observé depuis le début de l’année et sur longue période nous a incité à donner la parole à son directeur général, Dominique Pautrat. Celui-ci nous expose tous les atouts dont le groupe bénéficie dans cette période sanitaire si particulière pour accélérer son développement.

Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest Interactive
Dominique Pautrat, directeur général de Pharmagest Interactive

Quel regard portez-vous sur le chiffre d’affaires du premier semestre ?

Dominique PAUTRAT : Compte tenu de cette crise sanitaire inédite, parvenir à faire progresser l’activité de 1,37% à 77,93 millions d’euros constitue, à mon sens, une performance très satisfaisante. La branche la plus impactée a été l’activité Pharmacie, la plus importante de Pharmagest Interactive puisqu’elle contribue à 73% de notre chiffre d’affaires, mais le modèle de facturations de cette Division composé pour un tiers des contrats de maintenance informatique, pour un autre tiers du renouvellement des abonnements et de location des matériels et pour le tiers restant des nouveautés en matière de logiciels, offre malgré tout une forte récurrence. C’est sur ce segment des nouveautés que nous avons enregistré un certain retard lié à la crise sanitaire. Sur les autres métiers de l’e-Santé et des solutions informatiques pour les maisons de retraite et autres établissements sanitaires, la dynamique est restée forte et bien orientée. Le premier semestre confirme ainsi la résilience de Pharmagest Interactive et la pertinence de la stratégie déployée.

Estimez-vous le manque à gagner ?

D. P : Oui. Il est de 6 millions d’euros et concerne, comme je viens de vous le dire, la Division Pharmacie. Abstraction faite de la crise, le chiffre d’affaires de Pharmagest Interactive se serait apprécié de 9,2% au premier semestre. Alors la bonne nouvelle est que ces 6 millions d’euros ne constituent pas véritablement un manque à gagner mais un décalage de facturations sur les prochains trimestres, ce qui nous rend très confiant sur la suite de l’exercice. C’est aux équipes de Pharmagest Interactive de mettre tout en œuvre pour rattraper ce décalage, mais nous nous y efforçons.

Cette épidémie ne va-t-elle pas révolutionner le monde de la santé vers davantage de téléconsultations, d’hospitalisations à domicile ou d’échanges de données sur le patient, des segments sur lesquels Pharmagest Interactive est positionné ? 

D. P : Effectivement, tous nos outils de communication et de téléconsultation ont démontré leur pertinence à l’épreuve de cette crise qui a accéléré leur déploiement. Notre expertise se trouve également renforcée avec l’acquisition, pendant l’épidémie, de Pandalab, une société de messageries sécurisées de santé. Techniquement, le groupe était déjà agréé auprès du Ministère de la Santé comme Hébergeur de Données de Santé, détenait ses propres data-center et était aussi fournisseur d’accès internet sécurisé pour ses clients professionnels de la santé, mais l’intégration de PANDALAB va lui permettre de franchir un nouveau cap. Et ce, au moment où le plan de santé 2022 du gouvernement prévoit de donner une place importante aux infrastructures de communication de santé et au partage d’informations sécurisées des patients entre tous les professionnels de santé, en ville et à l’hôpital.

A court terme, le processus d’appels d’offre informatiques des groupements hospitaliers n’est-il pas ralenti par le COVID ?

D. P : La crise va modifier selon moi l’ordre des priorités en mettant l’accent sur le développement d’outils de téléconsultation, de messageries ou des passerelles numériques de santé comme celle que nous avons lancée l’an dernier sur la ville de Marseille et sur le territoire de la région des Bouches-du-Rhône qui permet aux professionnels de santé de partager les données du patient en cas de maladie. D’autres grandes agglomérations nous sollicitent en France pour déployer ce type de passerelle numérique. Le changement plus global des infrastructures informatiques des GHT prendra, en revanche, un peu plus de temps.

Depuis deux ans, le groupe multiplie les opérations de croissance externe après avoir longtemps cherché des opportunités. Le marché est-il plus ouvert ou les niveaux de valorisation sont-Ils devenus plus abordables ?

D. P : Compte tenu des compétences technologiques développées en interne, nous parvenons depuis deux ans à mieux identifier nos besoins et nos cibles, ce qui effectivement nous a permis d’accélérer notre stratégie d’acquisitions. Notre approche est industrielle et vise à proposer aux propriétaires des cibles un accès et une aide à l’expertise de Pharmagest Interactive pour continuer à développer leur société. L’idée n’est pas de leur offrir la meilleure valorisation mais un moyen de les accompagner.

Le groupe va-t-il continuer de se montrer opportuniste ? Dans quel domaine et quel pays ?

D. P : Oui, la solidité de notre structure financière nous le permet avec une trésorerie brute comprise entre 90 et 100 millions d’euros, une trésorerie nette de l’ordre de 60 millions d’euros et une génération de flux nets liquidité très satisfaisante. Nous souhaitons continuer de nous développer en Europe. Nous sommes déjà présents en Belgique dans les maisons de retraite, en Italie depuis deux ans dans les pharmacies où nous visons une part de marché de 20% et cherchons à nous développer en Grande-Bretagne, en Espagne et en Allemagne.

Livrez-vous des perspectives sur l’exercice et à plus long terme ?

D. P : Non, nous ne donnons pas d’objectifs chiffrés. Simplement, nous indiquons que le mix produits positif du premier semestre devrait avoir une incidence favorable sur la rentabilité des comptes de la première partie de l’exercice qui seront dévoilés le 25 septembre. Pour la fin de l’année, nous sommes confiants dans la capacité à rattraper les 6 millions d’euros de chiffre d’affaires que la crise sanitaire ne nous a pas permis de réaliser sur les six premiers mois.

Rappelez-nous votre politique de dividende ?

D. P : Pour le Groupe Pharmagest, distribuer des dividendes, c’est envoyer à nos actionnaires un signal fort de confiance dans nos perspectives de croissance. Historiquement, nous nous efforçons de maintenir une augmentation annuelle entre 7 et 8 centimes d’euros .

Pharmagest Interactive constitue-t-il un actif stratégique pour l’actionnaire WELCOOP ?

D. P : Tout à fait puisqu’avec un chiffre d’affaires de l’ordre de 150 millions d’euros, le Groupe contribue à une grande partie de l’activité de la coopérative des pharmaciens qui réalise 350 millions de revenus. Surtout, le Groupe Pharmagest a permis à son actionnaire Welcoop de se développer dans les métiers de la santé en disposant de son propre laboratoire générique, de sa branche de médicaments OTC (sans ordonnances) et de parapharmacie, ou d’un pôle de services dédiés à l’hospitalisation à domicile.

Votre analyse sur le parcours de l’action en Bourse ?

D. P : Nous en sommes satisfaits mais la valorisation du titre demeure encore perfectible au regard des ratios auxquels des cibles comme Maincare, CBA ou Epsilog ont été rachetées.

 

 

 

 

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