Récemment recommandé dans la version papier de la lettre du 19 mars en « coin du spéculateur » à un cours de 42 euros, le titre Pharmagest Interactive a retrouvé des couleurs avec le rebond « fragile » du marché mais également avec la publication de comptes annuels de qualité. Globalement en ligne avec les attentes et à partir d’un chiffre d’affaires déjà connu de 158,57 millions, en hausse de 6,79% à laquelle l’ensemble des métiers ont contribué (pharmacies, maisons de retraite, e-santé), le résultat opérationnel a progressé à un rythme un peu plus modeste (+5,05%) à 40,85 millions. La performance reflète une légère érosion de 0,4 point de la marge (ressortie au niveau malgré tout très satisfaisant de 25,8%) qu’il convient de relativiser au regard des coûts de restructuration de 0,7 million relatifs à l’intégration des nouvelles filiales acquises et de la baisse de la profitabilité de la filiale Axigate, spécialisée sur l’informatique des hôpitaux et qui est tributaire de la lenteur de l’administration française dans la réponse des appels d’offre lancés dans le cadre des regroupements hospitaliers. Les compétences de cette filiale ne sont toutefois pas remises en cause. Ce léger retard sur la progression du résultat opérationnel (par rapport à celle du chiffre d’affaires) a, en tous les cas, été  rattrapé au niveau de la dernière ligne du compte de résultat. Le bénéfice net s’est inscrit, en effet, en croissance de 12,29% à 30,36 millions et traduit, pour le coup, un gain sensible de 0,8 point de la rentabilité après impôt à 17,9%. Rappelons que Pharmagest Interactive dispose d’un bilan très solide faisant état en fin d’année dernière d’une trésorerie brute de 97,66 millions en forte hausse de 29,9% malgré un effort d’investissement important en interne et par croissance externe (33,1 millions). 

Une valeur à toute épreuve

De quoi augmenter de 5,9% le dividende à 0,9 euro par action malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire. Mais le groupe se montre relativement confiant sur ses atouts pour la traverser en raison d’une architecture informatique performante permettant à 85% de ses salariés de continuer de travailler et de rester mobiliser et ensuite en raison de la très forte récurrence de son chiffre d’affaires (66%). L’effet désastreux de cette pandémie devrait par conséquent rester limité pour Pharmagest Interactive et ne remet pas en cause l’excellence de ses fondamentaux basée sur l’informatique de santé et l’évolution du système vers l’échange de données des patients entre tous les professionnels de santé (pharmacies, médecins, laboratoires et hôpitaux). D’ailleurs, le groupe vient de racheter Pandalab, un acteur spécialisé en la matière, pour enrichir son expertise. Aussi recommandons-nous le titre à une limite d’achat relevée de 42 à 45 euros. Enfin, rappelons que Pharmagest Interactive est une des rares sociétés à ne pas avoir subi de baisse de chiffre d’affaires et de résultats lors de la dernière crise de 2008-2009. 

Notre conseil : achetez Pharmagest Interactive à 45 euros (code : FR0012882389) pour viser un objectif de cours de 70 euros.