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Oeneo : vers un retour en grâce?

Le titre de cet acteur de la filière vitivinicole a décroché de son prix d’OPA de 13,50 euros lancée mi-février à la suite de l’apparition de la crise sanitaire. Le groupe vient de présenter des comptes annuels encourageants et se montre confiant pour limiter les effets de la crise.

pixabay

A l’instar du deuxième plus gros actionnaire d’Oeneo, le fonds d’investissement britannique, Polygon Global Partners, nous avions recommandé à nos abonnés de ne pas apporter leurs titres à l’OPA lancée du 9 au 19 février par la famille Hériard Dubrueil sur l’action de cet acteur mondial de l’industrie vitivinicole, présent dans la bouchage et la tonnellerie. En cause, le prix de 13,50 euros ne nous paraissait pas suffisamment attractif et l’opération n’a pas recueilli beaucoup de succès puisqu’elle aura seulement permis à la famille fondatrice de grappiller moins de 9 points au capital d’Oeneo pour en détenir désormais 71,6%. La crise sanitaire nous a donné tort puisque le titre n’a pas résisté au krach boursier de la première quinzaine de mars pour s’effondrer jusqu’à 8,20 euros au plus bas. Celui-ci a depuis repris des couleurs dans le sillage du rattrapage du marché mais également de la publication de comptes annuels plutôt satisfaisants. Après un exercice 2018/2019 en retrait à la suite d’une inflation des prix du liège, l’année écoulée marque un redressement un peu plus fort que prévu. A partir d’une progression de 7,8% des ventes à 290,3 millions, le résultat opérationnel courant s’est apprécié de 7,4% à 44,3 millions traduisant un léger gain de 0,2 point de la marge à 15,3% ressortie au-dessus de l’objectif de 15% que s’était fixée la direction. La rentabilité aurait pu être encore meilleure sans le coût des actions de performance distribuées aux cadres dirigeants pour un montant de 3,6 millions équivalent à 1,2 point de marge. Le redressement du pôle bouchage sur le second semestre avec une rentabilité de 19,8% et de 18,5% sur l’exercice obtenu grâce au plan d’optimisation « Opticork », à des volumes et un mix très favorables et à la désinflation du prix du liège a permis d’absorber un environnement plus compliqué sur le métier de la tonnellerie.

Des effets de la crise limités sur l’exercice

Les pertes de la nouvelle filiale Ceci (2,8 millions) et l’érosion de la marge de la branche sur son périmètre historique avec la hausse des prix du chêne ont conduit à une dégradation de 3,3 points de la rentabilité de la tonnellerie revenue à 12,3%. Fort heureusement, cela n’a pas empêché Oeneo d’enregistrer une progression de 11,8% de son bénéfice net à 28,3 millions. L’autre satisfaction concerne le renforcement du bilan avec une réduction de 10% de l’endettement net ramené à 54,3 millions et correspondant à 19% des fonds propres de l’entreprise. Le premier trimestre (période de mars à juin) promet d’être catastrophique en raison de l’attentisme des clients lié à la crise sanitaire. Les analystes de Gilbert Dupont anticipent une contraction de l’ordre de 20% des ventes sur le début de l’exercice mais fort heureusement, la saisonnalité du premier trimestre est très faible. De sorte que la direction se montre confiante pour rattraper ce début d’année et limiter les effets de la crise sur l’ensemble de l’exercice 2020/2021 grâce à l’impact en année pleine du redressement de la rentabilité du pôle bouchage et des mesures de restructuration de la filiale Cenci dans la tonnellerie. Au final, le consensus de marché anticipe un retrait de moins de 3% du résultat opérationnel courant à 42,9 millions pour un chiffre d’affaires en repli de moins de 4% à 280 millions tandis qu’une légère amélioration du bénéfice net est espérée à 29,9 millions. Pour 2021/2022, l’inflexion de tendance devrait être importante avec un rebond de 13% du résultat opérationnel courant à 48,6 millions à partir d’une croissance de 4% des ventes à 291,9 millions, conduisant à un gain de 1,4 point de la marge à 16,7%. Le bénéfice net devrait continuer de s’apprécier de 17% à 35 millions. Ces hypothèses sont valorisées à respectivement 25,7 et 21,9 fois, ce qui n’est pas trop cher compte tenu des effets de la crise. Il est possible d’acheter le titre autour de 11 euros.

Notre conseil : achetez Oeneo à 11 euros (code : FR0000052680) pour viser 14 euros.

Conseils sur Oeneo

Tous les conseils

Oeneo, retour à la case départ

Cette très belle affaires familiale, présente dans la filière vitivinicole, est retombée en bourse à son niveau pré-OPA lancée en début d'année à 13,50 euros. Une opération jugée à l'époque peu généreuse par les actionnaires minoritaires. Marquée par la crise, l'année en cours s'annonce comme un exercice de transition avant un retour à la croissance dès l'an prochain. Une bonne occasion de redécouvrir le dossier.

Oeneo : le prix de l’OPA un peu chiche

Propriétaire de Rémy Cointreau, la famille Hériard Dubreuil propose 13,5 euros aux actionnaires de Oeneo pour leur racheter leurs actions et sortir le titre de la cote. Pas sûr que la prime de 12% par rapport au dernier cours de clôture avant l'annonce de l'opération suffise à emporter l'adhésion des minoritaires.

Visibilité confirmée pour Oeneo

Cet acteur mondial de l'industrie vitivinicole a délivré un solide chiffre d'affaires semestriel et confirme son objectif de progression de ses marges. Peu endetté et très rentable, Oeneo est un dossier familial de qualité.

Vers une amélioration de la marge d’Oeneo

Pénalisée l'an dernier par l'inflation du prix des matières premières, cette très belle affaire familiale de bouchons et de tonnelleries a connu un dernier exercice mitigé. Mais un redressement est attendu dès cette année.

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