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Rubis : de la qualité à prix décoté

Après un exercice 2018 perturbé par des éléments exogènes, cet acteur mondial de la distribution et du stockage de produits pétroliers a renoué l’an dernier avec une belle trajectoire de croissance de sa profitabilité. Une tendance appelée à durer malgré la forte incertitude liée à la crise sanitaire.

Vallourec pixabay.com
Vallourec pixabay.com

Le titre Rubis ne résiste pas bien évidemment au krach boursier, tombant à un plus bas sur trois ans à 35,18 euros lors de la séance noire du 12 mars, mais la publication des comptes annuels devra permettre à l’action (dès que la volatilité aura diminué) de reprendre de la hauteur. Pourquoi? La performance du dernier exercice démontre les atouts et le profil défensif de ce spécialiste du stockage et de la distribution qui, grâce à de grosses parts de marché (dans les caraïbes, sur certaines zones en Europe et en Afrique), maîtrise toute la chaîne de valeur de l’approvisionnement à la distribution de produits pétroliers et peut donc gérer ses marges. Cela s’est traduit l’an dernier par une forte croissance de 16% de l’excédent brut d’exploitation à 578 millions et de 17% du résultat opérationnel courant à 456 millions (avant pris en compte des normes IFRS 5 et 16) à partir d’un chiffre d’affaires déjà connu en hausse de 16% à 5,53 milliards qui a profité de l’intégration des nouvelles filiales kényanes, Kenolkobil et Gulf Energy Holding dans la distribution. La satisfaction repose sur la contribution des trois métiers du groupe (distribution, raffinage et négoce, et stockage) à cette performance, ce qui permet à Rubis après un exercice 2018 perturbé par des éléments exogènes, de renouer avec une solide croissance de 11% par an de son résultat opérationnel courant depuis 2017.  

Un rendement proche de 5%

L’autre facteur positif de la cette publication annuelle concerne la forte génération (+29%) des flux de trésorerie à 497 millions. Celle-ci a couvert très largement les investissements industriels de la société (230 millions) et a renforcé sa structure financière déjà très solide puisque l’endettement net se limitait en fin d’année dernière à 25% des fonds propres. Et ce,  avant la prise en compte du projet annoncé en début d’année prévoyant l’apport de la branche de stockage à un joint-venture détenu à 55% par Rubis et 45% par le fonds d’infrastructure I Squared Capital. L’opération va permettre à Rubis déconsolider ce pôle dans ses comptes et bénéficiera ainsi d’une marge de manoeuvre financière beaucoup plus importante pour saisir des opportunités de croissance externe et accélérer son développement. Et à ce titre, la crise sanitaire n’a pas que des mauvais côtés puisqu’elle participera à ramener la valorisation des cibles potentielles à des niveaux beaucoup plus attractifs. En attendant, le groupe se montre assez confiant malgré le manque de visibilité grâce à ses positions fortes et la nature même des produits vendus (les produits pétroliers) qui sont indispensables au transport, au chauffage et à la bonne marche des agents économiques. Les volumes distribués pourraient pâtir dans une certaine mesure du ralentissement de la conjoncture mais la chute des prix du baril constitue une excellente nouvelle pour Rubis qui va s’approvisionner moins cher et défendre plus facilement ses marges.   

Pour cette année et 2021, le marché table sur une progression de respectivement 7% et 5% du résultat opérationnel courante et une augmentation de 15% et 6% du bénéfice net. Des hypothèses valorisées à 11 et 10,4 fois, ce qui n’est vraiment pas cher au regard d’un ratio moyen de 17,7 fois sur dix ans. L’annonce d’une hausse de 10% du dividende à 1,75 euro par action fait ressortir un rendement proche de 5% dans un environnement de taux négatif. 

Notre conseil : achetez Rubis à 35 euros (code : FR0013269123) pour viser un objectif de cours de 65 euros.

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Rubis, tout à un prix

Positionnée sur la distribution et le stockage de produits pétroliers, cette très belle affaire fait l'objet d'une forte défiance de la part des investisseurs. Si les comptes du premier semestre portent les stigmates de la crise, les fonds d'investissement reprochent à la société de ne pas remplir les critères ESG et la sortent de leurs portefeuilles. Au point que sa valorisation apparaît très (trop) décotée.

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Bruno Krief, directeur financier de Rubis : « Nous disposons d’une force de frappe de 1 à 1,5 miliard pour des acquisitions »

La contre-performance de l'action de cet acteur mondial de distribution et de stockage de produits pétroliers, pourtant réputée en temps normal pour son profil défensif, était l'occasion d'interviewer Bruno Krief, le directeur financier du groupe. Celui-ci nous dresse un état des lieux de la première partie l'exercice largement pénalisée par la crise et se projette sur la fin de l'année et à plus long terme grâce à un bilan complètement désendetté donnant au groupe les moyens de saisir des opportunités de croissance externe.

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Rubis à des cours d’achat?

Réputé pour son profil défensif lié à la distribution et au stockage de produits pétroliers, le groupe va subir une chute temporaire mais importante de ses volumes liée à l'arrêt de la conjoncture et au confinement. Le manque à gagner ne sera pas rattrapé cette année avant un net redressement des comptes dès l'an prochain. Le titre n'est pas cher.

Rubis, un potentiel intact?

Cet acteur de la distribution et du stockage de produits pétroliers vient de s'associer avec un fonds américain sur le métier du stockage. Une opération astucieuse lui permettant de se désendetter et de retrouver de la marge de manoeuvre pour accélérer son développement.

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