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Rubis, tout à un prix

Positionnée sur la distribution et le stockage de produits pétroliers, cette très belle affaire fait l’objet d’une forte défiance de la part des investisseurs. Si les comptes du premier semestre portent les stigmates de la crise, les fonds d’investissement reprochent à la société de ne pas remplir les critères ESG et la sortent de leurs portefeuilles. Au point que sa valorisation apparaît très (trop) décotée.

Maurel et Prom pixabay.com
Maurel et Prom pixabay.com

Intégrée le 24 juin à un prix de revient de 43,20 euros à notre sélection du « coin du spéculateur », l’action Rubis fait l’objet d’un véritable déclassement de la part du marché. Au point de revenir sur les planchers de 31,60 euros inscrits le 16 mars au plus fort du krach boursier lié à la contagion du virus au reste du monde. Pareils niveaux n’aveint plus été visités depuis juin 2016. Alors sans surprise, les comptes du premiers semestre publiés mi-septembre, qui ont donné lieu à l’interview sur notre site du directeur financier, Bruno Krief, n’ont pas été bons et largement affectés au deuxième trimestre par la mise à l’arrêt d’une bonne partie de l’économie mondiale pendant la période de confinement. Même si le groupe est parvenu à faire légèrement progresser de 3% la marge unitaire de sa branche distribution, les volumes vendus ont chuté de 17% à périmètre constant (-5% en données publiées). Au final, les comptes n’ont toutefois rien de catastrophiques avec un recul de 11% du résultat brut d’exploitation à 240 millions (-15% hors effet périmètre) et du bénéfice net à 139 millions (-30% à périmètre constant) à partir d’un montant de facturations de 2,05 milliards, en baisse de 21% (-32% à périmètre constant). Alors il est vrai que les mois d’été n’ont pas confirmé de redressement des volumes restés sous pression et que les mesures de reconfinement décidées un peu partout en Europe ne constituent pas une bonne nouvelle. Toutefois, Bruno Krief était loin de se montrer alarmiste dans l’interview qu’il nous a accordé en tablant sur l’ensemble de cet exercice 2020 atypique sur un retrait de 15% à 20% du bénéfice net. D’après les attentes du marché recueillies par Factset, le profit net de Rubis estimé à 257 millions reviendrait à hauteur de celui de 2018. 

Une décote de 30% par rapport à un ratio de valorisation historique

Pour la suite, le groupe entend renouer avec la dynamique à laquelle il a habitué ses actionnaires : à savoir une croissance en moyenne de 10% par an de ses profits. Pour l’y aider, Rubis a eu la pertinence d’apporter en début d’année sa branche de stockage à une joint venture partagée avec le fonds d’investissement I Squared Capital, ce qui lui a permis de quasiment désendetter son bilan et de se doter d’une marge de manoeuvre importante de 1 à 1,5 milliard pour saisir des opportunités de croissance externe sur ses métiers de la distribution et du stockage en vue d’accélérer son développement. Alors pourquoi ce potentiel n’est-il plus reconnu par le marché? La semaine dernière encore, la célèbre banque d’affaires new-yorkaise, Goldman Sachs, a dégradé son conseil sur cet acteur mondial de la distribution et du stockage de produits pétroliers, passant « d’achat » à « neutre » avec un objectif de cours de 40 euros. Il semble que les sociétés de gestion soient de plus en plus regardantes sur les critères ESG (environnement, social et gouvernance) dans le choix des valeurs à mettre en portefeuille et que Rubis présent à la fois sur des produits pétroliers, par définition, polluants et distribués pour partie dans les pays en développement comme les Caraïbes et l’Afrique ne soit plus jugé « politiquement » correct. Reste que tout à un prix!!!! A 12 et 10,3 fois les profits estimés pour cette année et 2021, le titre laisse apparaître une décote de 30% par rapport à un ratio moyen de 16,8 fois observé sur la période 2008-2019. Ce qui semble pour le moins excessif pour une société sans dette et qui avait jusqu’à présent témoigné d’une formidable régularité dans  la délivrance de ses performances financières. 

Notre conseil : achetez ou renforcer Rubis à 31,50 euros (code : FR0013269123) pour viser un objectif de couts de 45 euros. 

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Bruno Krief, directeur financier de Rubis

Bruno Krief, directeur financier de Rubis : « Nous disposons d’une force de frappe de 1 à 1,5 miliard pour des acquisitions »

La contre-performance de l'action de cet acteur mondial de distribution et de stockage de produits pétroliers, pourtant réputée en temps normal pour son profil défensif, était l'occasion d'interviewer Bruno Krief, le directeur financier du groupe. Celui-ci nous dresse un état des lieux de la première partie l'exercice largement pénalisée par la crise et se projette sur la fin de l'année et à plus long terme grâce à un bilan complètement désendetté donnant au groupe les moyens de saisir des opportunités de croissance externe.

Maurel et Prom pixabay.com

Rubis à des cours d’achat?

Réputé pour son profil défensif lié à la distribution et au stockage de produits pétroliers, le groupe va subir une chute temporaire mais importante de ses volumes liée à l'arrêt de la conjoncture et au confinement. Le manque à gagner ne sera pas rattrapé cette année avant un net redressement des comptes dès l'an prochain. Le titre n'est pas cher.

Vallourec pixabay.com

Rubis : de la qualité à prix décoté

Après un exercice 2018 perturbé par des éléments exogènes, cet acteur mondial de la distribution et du stockage de produits pétroliers a renoué l'an dernier avec une belle trajectoire de croissance de sa profitabilité. Une tendance appelée à durer malgré la forte incertitude liée à la crise sanitaire.

Rubis, un potentiel intact?

Cet acteur de la distribution et du stockage de produits pétroliers vient de s'associer avec un fonds américain sur le métier du stockage. Une opération astucieuse lui permettant de se désendetter et de retrouver de la marge de manoeuvre pour accélérer son développement.

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