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Une privatisation d’ADP toujours possible?

A 40 jours de la clôture du projet référendum d’initiative partagé lancé par les opposants à la privatisation de la plateforme aéroportuaire parisienne, les chances de recueillir le nombre de signatures requis sont maigres. Mais le gouvernement aura du mal à parvenir à ses fins.

ADP - Pixabay.com
ADP – Pixabay.com

Lancé le 13 juin à l’initiative de 248 parlementaires hostiles à la vente de la participation de 50,4% de l’Etat dans Aéroports de Paris, le projet de référendum d’initiative partagé sera clos le 12 mars prochain. Et l’issue ne fait plus guère de doute. Comme nous l’anticipions déjà dans une analyse sur la valeur du 21 novembre, les 4,72 millions de signatures requises auprès des électeurs ne seront pas atteintes. Au dernier pointage, elles s’élevaient péniblement à 1,02 million et il paraît difficile en à peine 40 jours de mobiliser encore 3,7 millions d’électeurs potentiels contre ce projet de privatisation d’ADP. Reste que le gouvernement Philippe n’aura pas pour autant les mains libres pour vendre tout ou partie des titres de l’exploitant des Aéroports de Paris (Charles de Gaulle, Orly, Le Bourget et un portefeuille de 12 autres plateformes par le biais de participations). La pression de la rue avec les gilets jaunes, la dégradation du climat social en France avec la réforme des retraites et l’incertitude autour des élections municipales du printemps ne constituent pas le cadre idéal pour que le gouvernement prenne le risque de soulever de nouveaux mécontentements. 

Vers un effet limité du coronavirus sur le trafic d’ADP

Dès lors, il nous semble que le titre ADP devrait continuer de manquer de ressorts en Bourse. Le groupe a dévoilé mi-janvier une évolution du trafic passagers décevante sur 2019. En hausse de 2,5% à 108 millions, la croissance du trafic s’est révélée inférieure à la fourchette de progression de 3% à 3,5%. La faute vraisemblablement à la fermeture au second semestre de la principale piste d’Orly et à la faillite de la compagnie Aigle Azur. Il faudra attendre le 10 février pour mesurer l’incidence du trafic sur les comptes du dernier exercice. Le marché table sur une croissance de 5,8% du chiffre d’affaires à 4,74 milliards mais sur un retrait de 7,6% de l’excédent brut d’exploitation à 1,81 milliard sans doute lié à la fermeture avant l’échéance de l’ancien aéroport d’Istanbul Atatürk par le gouvernement turc et pour laquelle ADP demande un dédommagement. Le bénéfice net est anticipé à 613 millions à un niveau comparable à celui de 2018. A noter que l’épidémie de coronavirus observée en Chine devrait avoir peu d’impact sur ADP en raison d’une exposition sur des plateformes aéroportuaires situées pour l’essentiel en Turquie, Afrique, Europe de l’est et Amérique du sud. Par ailleurs, le poids des passagers en provenance d’Asie-Pacifique dans le trafic d’ADP reste limité à 6,4%. Pour cette année, le marché anticipe un rebond de 6% de l’excédent brut d’exploitation et de 10% du bénéfice net.

Une hypothèse valorisée à 25,7 fois, ce qui nous paraît très correct et nous incite à continuer de rester à l’écart du dossier. 

Notre conseil : restez à l’écart d’ADP (code : FR0010340141)

Conseils sur ADP

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Un call turbo pour miser sur un retour à meilleure fortune sur ADP

Sinistré par la crise sanitaire et la fermeture des frontières de nombreux pays, ADP a vu son trafic aéroportuaire s'effondrer et les mesures de reconfinement annoncées dans le sillage de la deuxième vague ne constituent pas une bonne nouvelle. Le groupe va adapter sa structure de coûts et pourrait profiter d'une arrivée sur le marché d'un vaccin en début d'année prochaine. Un call turbo permet de miser sur un retour en grâce avec du levier.

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ADP : encore le temps d’acheter

Quasiment à l'arrêt pendant les mois d'avril et mai, le concessionnaire des Aéroports de Paris devrait reprendre progressivement son activité avec la reprise des vols internationaux et dans l'hexagone. Le titre vient de reprendre 18% sur la semaine mais il perd encore 40% par rapport à ses plus hauts sur un an.

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ADP : de qui se moque-t-on?

En prenant le prétexte tout trouvé de la chute de la bourse pour officialiser le retrait de son projet de privatisation d'ADP, le gouvernement Philippe s'en sort par une pirouette politicienne sur un dossier qu'il lui aurait été difficile de mener à bien sans une nouvelle levée de boucliers.

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ADP : faut-il toujours y croire?

Le titre de ce concessionnaire des Aéroports de Paris retrouve ses meilleurs niveaux sur six mois. Le succès de la privatisation de la FDJ et la faible mobilisation des électeurs en faveur du référendum contre le désengagement de l'Etat ne sont sans doute pas étrangers au rebond de la valeur. De là à penser que le gouvernement tentera de passer en force sur un dossier sensible?

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