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ADP : faut-il toujours y croire?

Le titre de ce concessionnaire des Aéroports de Paris retrouve ses meilleurs niveaux sur six mois. Le succès de la privatisation de la FDJ et la faible mobilisation des électeurs en faveur du référendum contre le désengagement de l’Etat ne sont sans doute pas étrangers au rebond de la valeur. De là à penser que le gouvernement tentera de passer en force sur un dossier sensible?

ADP - Pixabay.com
ADP – Pixabay.com

Que se passe-t-il sur le titre ADP? Parmi les vingt-cinq plus fortes hausses de l’indice SBF120 sur les trois derniers mois, l’action de cet exploitant des trois aéroports de Paris (Le Bourget, Charles de Gaule et Orly) et d’un portefeuille de participations sur des plateformes internationales évolue à ses meilleurs niveaux depuis six mois. Le groupe n’a pas démérité au premier semestre en délivrant une bonne performance à la fois sur le trafic passagers en hausse de 3,1% (+4,8% sur les seuls aéroports parisiens) et sur la progression de 10,9% de l’excédent brut d’exploitation à 764 millions, ce qui a incité le management à relever ses objectifs de l’année. Ces derniers validés à l’issue du troisième trimestre solide visent désormais une augmentation de la fréquentation des plateformes aéroportuaires parisiennes dans une fourchette comprise entre 3% et 3,5% (contre +2,5% à 3% initialement) et une croissance de 3% à 6% de l’excédent brut d’exploitation (contre +1% à +5% précédemment) après retraitement de la contribution de l’ancien aéroport d’Istanbul Atatürk dont la concession a été interrompue deux ans avant l’échéance et pour laquelle ADP réclame des indemnités au gouvernement turc. Mais davantage que ces bonnes performances, le titre en bourse a profité de deux catalyseurs politiquement importants. 

La pression sociale et politique est trop forte pour tenter la privatisation d’ADP

Le premier concerne la faible mobilisation des électeurs en faveur d’un projet de référendum organisé par une poignée de 248 parlementaires contre la privatisation d’ADP. A la date du 6 novembre, il avait recueilli 924.000 signatures et il reste encore quatre mois à peine pour atteindre le seuil des 4,7 millions d’électeurs nécessaire pour contraindre le président Macron à organiser une consultation populaire sur le sujet de la revente de toute ou partie de la participation de 50,4% de l’Etat au tour de table d’ADP. Sauf surprise de taille, ce seuil de 4,7 millions d’électeurs ne sera pas atteint et le gouvernement Philippe pourrait alors être tenté de lancer le projet de la privatisation d’ADP. D’autant que l’introduction en Bourse ce jour de la Française des jeux, qui devrait ramener 1,75 milliard dans les caisses de l’Etat, est un succès et semble avoir réconcilié les français avec la Bourse. Pour autant, nous considérons toujours que le président Macron aura du mal à parvenir à ses fins en raison de la dégradation du climat social que ce soit avec la résurgence du mouvement des gilets jaunes et l’organisation des grèves reconductibles en décembre contre les retraites. La perspective d’une privatisation d’ADP pourrait attiser la fronde contre le gouvernement. A tort, les français et les élus surtout de droite conservent un mauvais souvenir des privatisations des autoroutes en 2005 et 2006 et considèrent que l’Etat a fait un cadeau à des groupes comme Eiffage ou Vinci alors que le réseau autoroutier français est un des mieux entretenus et plus sécurisés en Europe. ADP aurait beaucoup plus à gagner à tomber dans le giron d’investisseurs privés qu’en restant aux mains de l’Etat mais la pression sociale et politique paraît trop forte pour envisager la sortie de l’Etat. Raison pour laquelle le potentiel du titre ADP semble assez limité. A 13,3 et 12,5 fois la valeur d’entreprise sur l’excédent brut estimé pour cette année et 2020 (contre 10,96 fois sur la période 2012-2018), il n’est pas très cher en soi mais l’absence de prime spéculative devrait le coiffer à la hausse. Aussi préférons-nous rester à l’écart du dossier faute de catalyseur.

Notre conseil : restez à l’écart d’ADP (code : FR0010340141). Notre objectif de cours de situe à 190 euros. 

Conseils sur ADP

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Un call turbo pour miser sur un retour à meilleure fortune sur ADP

Sinistré par la crise sanitaire et la fermeture des frontières de nombreux pays, ADP a vu son trafic aéroportuaire s'effondrer et les mesures de reconfinement annoncées dans le sillage de la deuxième vague ne constituent pas une bonne nouvelle. Le groupe va adapter sa structure de coûts et pourrait profiter d'une arrivée sur le marché d'un vaccin en début d'année prochaine. Un call turbo permet de miser sur un retour en grâce avec du levier.

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ADP : encore le temps d’acheter

Quasiment à l'arrêt pendant les mois d'avril et mai, le concessionnaire des Aéroports de Paris devrait reprendre progressivement son activité avec la reprise des vols internationaux et dans l'hexagone. Le titre vient de reprendre 18% sur la semaine mais il perd encore 40% par rapport à ses plus hauts sur un an.

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ADP : de qui se moque-t-on?

En prenant le prétexte tout trouvé de la chute de la bourse pour officialiser le retrait de son projet de privatisation d'ADP, le gouvernement Philippe s'en sort par une pirouette politicienne sur un dossier qu'il lui aurait été difficile de mener à bien sans une nouvelle levée de boucliers.

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Une privatisation d’ADP toujours possible?

A 40 jours de la clôture du projet référendum d'initiative partagé lancé par les opposants à la privatisation de la plateforme aéroportuaire parisienne, les chances de recueillir le nombre de signatures requis sont maigres. Mais le gouvernement aura du mal à parvenir à ses fins.

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