En hausse de près de 40% depuis le début de l’année, le titre de ce leader français de l’informatique officinale, contrôlé à 60,5% par une coopérative de pharmaciens, n’en finit plus d’inscrire de nouveaux records historiques. Recommandé le 4 avril sur ce site en « conseil du jour » à 52,60 euros, il vient encore de s’apprécier de près de 9% sur la semaine. Très rentable (16% après impôt l’an dernier) et dotée au bilan d’une trésorerie nette abondante de 72,7 millions pour des fonds propres de 115,8 millions, la société dispose de fortes barrières à l’entrée avec une part de marché de 50% en France auprès des pharmacies et de 30% auprès des maisons de retraite et des centres hospitaliers qui en fait un acteur incontournable dans le domaine des informations sur le patient. Même chose en Belgique et en Italie où il vient tout juste de s’implanter en reprenant Macrosft qui est le leader local dans l’équipement informatique des grossistes et des répartiteurs en pharmacie. 

Grâce à ce business modèle unique, Pharmagest a développé une grande régularité dans l’extériorisation de ses performances financières, indépendamment des cycles économiques. L’an dernier encore, son résultat opérationnel courant a augmenté de 10% à 34,5 millions à partir d’une hausse de 14,3% du chiffre d’affaires à 146,81 millions tandis que le bénéfice net s’est apprécié de 12,5% à 23,1 millions. La tendance n’a pas de raison de s’infléchir cette année. La semaine dernière, la société a fait état d’un solide volume d’activité au premier trimestre. D’un montant de 34,59 millions, il a encore progressé de 12,2% grâce à la consolidation des dernières acquisitions (aXigate) mais également d’une dynamique interne très satisfaisante de 7,6%. Mais au-delà des perspectives à court terme, la société doit s’apprécier au regard de son potentiel à un horizon plus lointain. Il est considérable et repose sur deux puissants leviers. Le premier est le gain de plusieurs appels d’offres en France auprès des groupements hospitaliers. Le groupe vient d’en décrocher un premier en partenariat avec GFI pour l’équipement de 5 établissements en Bretagne. De l’ordre de 4 à 5 millions de chiffre d’affaires, ces contrats d’une durée de quatre ans sont très rentables. D’autres devraient suivre puisque les 135 groupements d’hôpitaux en France ont pour objectif d’avoir un système informatique commun d’ici 2021 et Pharmagest est très bien positionné pour tirer son épingle du jeu. 

Deuxième catalyseur : la réplication du business modèle à d’autres pays d’Europe. La nécessité pour nos voisins européens de réduire leurs dépenses de santé impose de mieux s’équiper au niveau informatique pour que les différents acteurs (pharmacies, médecins, hôpitaux et maisons de retraite) puissent échanger sur l’état de santé du patient. Déjà présent en Belgique et maintenant en Italie, le groupe ambitionne d’étendre son développement et la solidité de son bilan lui offre les moyens de ses ambitions. A 35 et 30 fois les profits pour cette année et 2019, le titre est très cher mais sa prime doit être appréciée au regard des nombreux atouts du dossier. Même si son tour de table est verrouillé, le groupe n’est pas à l’abri d’une OPA amicale d’un géant des services informatiques comme CapGemini. Mais il devra y mettre le prix. 

Notre conseil : conservez Pharmagest Interactive (code : FR0012882389) pour viser un objectif de cours de 70 euros.