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Interparfums : une défiance excessive?

Même s’il est peu présent en Asie, ce fabricant de parfums de prestige devrait être pénalisé par la propagation du virus à l’Europe et aux Etats-Unis, deux régions importantes. Raison pour laquelle la direction n’évoque plus les objectifs de chiffre d’affaires et de rentabilité pour cette année.

Interparfums Pixabay.com
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Un tiers de la capitalisation d’Interparfums s’est volatilisée depuis les plus hauts de 43,40 euros inscrits le 7 novembre. Ce fabricant de parfums de prestige sous licence est loin d’avoir démérité en dévoilant au titre de son dernier exercice une rentabilité record de 15,1% supérieur à la fourchette de 14% à 15% visée à partir d’un chiffre d’affaires déjà connu en hausse de 6% à 484,3 millions. La progression de 7% du résultat net à 50,6 millions reflète également une très belle marge nette de 10,5% tandis que le groupe, grâce à une bonne maîtrise du besoin en fonds de roulement et de ses investissements, est parvenu à augmenter encore une trésorerie nette déjà pléthorique qui a atteint en fin d’année dernière 195,7 millions pour des fonds propres de 462,8 millions. Fort de ce bilan solide, le groupe peut continuer de soigner ses actionnaires en proposant à la prochaine assemblée générale du 24 avril une progression de 10% du dividende à 0,71 euro par action et, comme chaque année, la distribution de 1 action gratuite pour 10 titres détenus. 

Mais davantage que ces excellentes performances, ce sont les perspectives qui préoccupent les investisseurs. Jusqu’à présent Interparfums était l’une des valeurs du luxe la moins exposée à l’Asie et la Chine mais la propagation du coronavirus au reste du monde inquiète. Le groupe ne réalise en effet que 2% de ses ventes en République Populaire et 3% dans les dutyfree de la région et son chiffre d’affaires ne dépasse pas 14% sur le continent asiatique. Par contre, les deux tiers de ses parfums sont à destination de l’Europe (36%) et des Etats-Unis (31%). Le problème est que le groupe devait faire face à une base de comparaison déjà élevée au premier trimestre en raison des lancements un an auparavant du parfum Montblanc Explorer et de deux jus Jimmy Choo. A cela, va s’ajouter un recul important (-50%) des ventes en Asie lié au coronavirus. Le groupe anticipe ainsi un très mauvais début d’exercice avec un retrait prévisible de 10% de son chiffre d’affaires.

La trésorerie nette représente 13% de la capitalisation boursière

Le deuxième trimestre ne devrait pas être meilleur avec la contagion du virus à l’Europe et l’Amérique du nord, si bien que le groupe a préféré abandonner ses objectifs de l’exercice annoncés fin janvier à l’occasion de la publication du chiffre d’affaires 2019 et qui prévoyaient un volume de facturations de 500 millions assorti d’une marge opérationnelle courante de l’ordre de 14% à 14,5%. L’élément positif est, qu’à ce stade, le groupe ne remet pas en cause son programme de lancements de nouveaux jus. Celui-ci est très ambitieux puisque 5 parfums doivent voir le jour sur le seul premier semestre (le 2ème parfum féminin Coach Dream, 2 parfums homme et femme chez Rochas, un jus féminin Montblanc Signature, un duo Karl Lagerfeld et une gamme de maquillage Jimmy Choo). La seconde partie d’exercice s’annonce également aussi dynamique. Pour éviter les ruptures dans la chaîne d’approvisionnement (composants et produits finis), il est prévu d’augmenter de 10% à 15% les stocks pour profiter le moment venu d’une reprise du marché. 

A ce stade, les analystes financiers ont commencé de réviser en baisse leurs anticipations pour cette année. Ils tablent sur un chiffre d’affaires de 488 millions en très légère hausse mais sur un repli du résultat opérationnel à 70,5 millions (contre 73 millions l’an dernier) et sur un bénéfice net quasi stable à 49,7 millions. Pour 2021, un net rebond est espéré avec un volume de ventes de 533 millions, un résultat opérationnel de 78 millions et un profit net de 55 millions.  

 A 29,4 et 26,6 fois les hypothèses de profits pour cette année et 2021, le titre n’est pas spécialement bon marché au regard d’un ratio moyen de 24,2 fois observé sur dix ans mais il convient de prendre en compte la trésorerie nette de la société de 195,7 millions qui représente à elle-seule 13% de la capitalisation et la politique de distribution très généreuse à l’égard des actionnaires. Aussi, considérons-nous qu’une bonne partie des mauvaises nouvelles sont intégrées dans les cours. 

Notre conseil : conservez Interparfums (code : FR0004024222).

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