Une lueur d’espoir pour les professionnels du tourisme. La semaine dernière, le gouvernement d’Edouard Philippe a présenté un plan d’urgence pour le secteur, lequel passe déjà par l’autorisation accordée aux Français de partir en vacances cet été dans l’Hexagone. Certes, le déconfinement du voyage à l’échelle nationale ne sauvera pas la saison des spécialistes. Mais elle permettra de limiter les dégâts en favorisant un tourisme de proximité, basé sur des valeurs d’authenticité. Hélas, pour un acteur international comme Voyageurs du Monde, les carottes sont déjà cuites avec un exercice 2020 qui s’apparente à un « annus horribilis ». Pour cette agence de voyage spécialisée dans l’aventure et les parcours personnalisés, l’essentiel de l’activité est en effet en « stand by », dans l’attente de l’ouverture des frontières, peut-être dans les prochaines semaines si l’épidémie poursuit sa décrue. Pour l’instant, les mesures prises par les Etats à ce sujet sont hétérogènes, ce qui empêche un véritable redémarrage des voyages à l’étranger. Bien sûr, Voyageurs du Monde va pouvoir compter sur un effet de report sur le marché français, en particulier sur le trekking. Hélas, ce n’est pas véritablement la spécialité de l’entreprise (4% seulement de son chiffre d’affaires réalisée en France). L’impact favorable des mesures de déconfinement du tourisme en France s’élèvera à quelques millions d’euros, soit un effet d’aubaine marginal à l’échelle d’un groupe qui a généré un chiffre d’affaires de 487,5 millions d’euros en 2019, en hausse de +4,6%, par rapport à un marché en baisse de 2,9% selon les statistiques du syndicat professionnel SETO.

Scénario incertain à ce stade de l’épidémie

En analysant les fondamentaux de Voyageurs du Monde, il convient de faire le distinguo entre les incertitudes à court terme et les tendances de fond, toujours favorables au regard des aspirations profondes des voyageurs, en quête de nouvelles expériences, uniques et personnalisées. Il y a aura donc une reprise. A quel rythme ? Là est toute la question. S’agissant de l’atterrissage des comptes 2020, les dirigeants de l’entreprise évoquent un point mort à 230 millions d’euros de revenus en intégrant un chômage partiel de 50%, sachant que 70 millions ont déjà été enregistrés entre janvier et la mi-mars. Quant aux reports, ils s’élèvent à 200 millions d’euros environ. Reste à savoir s’ils s’effectueront sur l’année en cours ou sur 2021. L’hypothèse la plus vraisemblable à ce stade – et celle retenue par le consensus des analystes – est celle d’un volume d’affaires inférieur à 200 millions, conduisant à une perte nette de quelques dizaines de millions d’euros. Un manque à gagner que le groupe n’aura aucun mal à supporter au regard d’une trésorerie qui atteignait 130 millions d’euros en avril. Dans le monde d’après-crise, on peut penser que Voyageurs du Monde saura tirer son épingle du jeu. Son offre répond aux exigences et enjeux du moment : respect de l’environnement, voyage individuel, retour à la nature, éloignement des zones de tourisme de masse, etc. 2021 devrait être un exercice de retour à la normale avec des revenus appelés à revenir au-dessus de 400 millions. Dans ce contexte, on peut parier sur un bénéfice net de 15 millions d’euros. Un hypothèse raisonnable capitalisée 15 fois aujourd’hui, ce qui est très modeste au regard du potentiel de rattrapage des profits et de la qualité du bilan. Dans une démarche de moyen terme, il apparaît donc intéressant de prendre position sur cette valeur ou, le cas échéant, de renforcer la ligne.

Notre conseil : le cours actuel offre une belle opportunité pour prendre position. Achetez Voyageurs du Monde à 57 euros pour viser un retour à 75 euros d’ici 12-18 mois. Code Isin : FR0004045847.