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Catana n’a pas mangé tout son pain blanc

Alors que d’autres acteurs de la plaisance naviguent à vue en raison de l’atterrissage brutal de la croissance mondiale, tel n’est pas le cas de ce fabriquant de catamarans, bien armé pour poursuivre son développement au regard d’un carnet de commandes et d’un bilan solides.

Catana - Pixabay.com
Catana – Pixabay.com

Traditionnellement très volatil en raison d’un actionnariat faisant la part belle aux investisseurs de court terme, le titre Catana n’a pas échappé à la purge des marchés financiers. Bien au contraire, ce spécialiste des catamarans (au travers de ses gammes Bali et Catana) a surréagi à la dégringolade des indices en chutant d’une trentaine de pourcents sur un mois glissants et de plus de 40% depuis le premier janvier. Existe-t-il des raisons objectives à ce coup de Trafalgar ? En considérant les tendances à l’œuvre sur l’activité de la société sur les derniers mois, la réponse est non. Dans un marché des multicoques de croisière plutôt dynamique, du moins à date, le groupe d’Olivier Poncin a engrangé de nombreuses retombées lors des derniers salons internationaux, et ce avant même celui de Düsseldorf qui s’est déroulé fin janvier. De quoi conforter l’attractivité de sa gamme, renforcée prochainement par les nouveautés phares de l’exercice, à savoir Bali 4.8 et Bali Catspace. Au 15 janvier, le carnet de commandes de Catana atteignait ainsi 140 millions d’euros, dont 86 millions d’euros à facturer sur l’exercice 2019-2020 qui sera clos le 31 août prochain. Selon la direction, il est d’ores et déjà acquis que les deux nouveaux modèles apporteront plus de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires au groupe sur la saison, concentré sur le second semestre. Bref, ce chantier perpignanais bénéficie d’une visibilité appréciable sur ses ventes de bateaux neufs (91% de ses revenus), lui permettant de pronostiquer un chiffre d’affaires supérieur à 100 millions d’euros en 2019-2020, soit une croissance supérieure à 30%.

L’ombre du coronavirus plane sur les perspectives

Bien sûr, il ne faut pas minimiser l’impact du Covid-19 sur le secteur en général et Catana en particulier. La plaisance est un marché cyclique historiquement dépendant de la santé de l’économie mondiale. De fait, la dernière crise financière de 2008 n’avait pas été sans conséquences pour les acteurs de la profession, avec une longue traversée du désert à la clé. On peut malgré tout raisonnablement penser que la crise sanitaire ne s’éternisera pas au-delà du printemps au regard de l’efficacité des mesures de quarantaine et de la sensibilité du virus aux températures. D’ici là, la filière du tourisme va souffrir considérablement, y compris bien sûr les loueurs de bateaux qui constituent une part non négligeable de la clientèle de Catana. Comment cela se répercutera sur ses ventes ? Le mystère est à ce stade entier. Prévu le 15 avril, le prochain point d’activité du groupe (premier semestre) permettra sans doute d’y voir plus clair sur ce sujet capital. Dans un scénario noir, c’est-à-dire dans l’hypothèse où un trou d’air intervenait sur marché des catamarans de croisière, la firme dispose désormais de reins suffisamment solides pour tenir le choc. Grâce à la hausse de ses volumes et à l’efficacité de son dispositif industriel, la trésorerie nette a nettement gonflé ces deux dernières années pour dépasser les 6 millions d’euros, pour 30,3 millions de capitaux propres. S’agissant de la valorisation actuelle, elle met en relief des multiples modestes puisque Catana capitalise moins de 7 fois notre estimation de résultat opérationnel courant pour l’année en cours. Les investisseurs audacieux peuvent donc tenter de miser sur un rebond technique.

Notre avis : la stratégie du groupe est convaincante et le potentiel du marché toujours conséquent malgré les turbulences dans le tourisme. On peut tenter un achat spéculatif en baisse à 2,20 euros sur Catana Group en vue d’un retour à 2,60 euros. Code Isin : FR0010193052.

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