S'abonner

Se connecter

Eric Bosmans, directeur financier de Maisons du Monde : “Vers une stabilité des ventes au premier trimestre et un recul au second »”

La célèbre enseigne d’ameublement et d’articles de décoration n’échappe pas aux mesures de confinement décrétées un peu partout en Europe. Nous avons fait le point avec son directeur financier, Eric Bosmans, à l’occasion de la publication des comptes annuels de la société.

Eric Bosmans directeur financier de Maisons du Monde

Quel regard portez-vous sur les comptes annuels de Maisons du Monde ?

Eric Bosmans : Ils sont en ligne avec les objectifs redéfinis en octobre et nous en sommes satisfaits puisque le chiffre d’affaires a cru de 10,3% à 1,225 milliard et l’excédent brut d’exploitation de 152,7 millions reflète une marge de 12,5%. L’autre source de satisfaction concerne la forte génération de flux nets de trésorerie de 84 millions (contre 13 millions en 2018). Ce qui a permis de réduire sensiblement l’endettement net à 0,9 fois l’excédent brut d’exploitation (contre un ratio de 1,3 fois fin 2018). Maisons du Monde a réalisé cette performance malgré un climat social difficile en France au dernier trimestre. Les grèves liées à la réforme des retraites ont occasionné un manque à gagner estimé entre 5 et 6 millions de chiffre d’affaires. Le groupe proposera une hausse du dividende à 0,50 euro par action (contre 0,47 euro l’an dernier).

Dans quelle mesure le groupe est-il pénalisé par le coronavirus ?

E. B : L’Italie, le plus important foyer de contamination en Europe, constitue le deuxième marché du groupe avec un réseau de 48 magasins (sur un total de 358 boutiques) appelés à être fermés pendant une semaine et la mesure sera reconductible le temps d’enrayer l’épidémie [NDLR : par la suite…gouvernement… décret]. S’ajoute la paralysie à laquelle nos fournisseurs chinois (60% de nos achats sont réalisés en République Populaire) ont été confrontés ces dernières semaines. Environ 90% d’entre eux ont aujourd’hui redémarré leur outil de production même si celui-ci ne fonctionne pas encore à pleine capacité. Enfin, indépendamment de l’impact négatif lié à la crise sanitaire, nous subissions également depuis le mois de décembre la grève des dockers du Port de Marseille. Une partie de notre marchandise y a été bloquée et plusieurs de nos cargaisons ont été redirigées sur d’autres ports comme celui de Barcelone, occasionnant à cet effet un surcoût sur le début de l’exercice de l’ordre de 3 millions d’euros. Raison pour laquelle le groupe est en rupture de stocks sur certains articles à succès (meubles, canapés ou des produits d’extérieur).

Votre nouvelle filiale américaine Modani a fait l’objet l’an dernier d’un effort d’investissement important. Expliquez-nous ?

E. B : effectivement, nous avons ouvert 6 nouveaux magasins, investi en marketing et dans le stockage de marchandises. Ceci a entrainé des dépenses supplémentaires de €7m, intégrant des surtaxes pour 1 million € payées sur l’importation de produits chinois aux Etats-Unis. Le lancement des nouvelles boutiques a logiquement pesé sur l’excédent brut d’exploitation de la branche américaine, légèrement négatif l’an dernier, mais le point mort devrait être atteint dès la deuxième année d’exploitation. L’effort d’investissement sera moins prononcé cette année et nous ouvrirons probablement moitié moins de magasins qu’en 2019.

Ailleurs, quelles sont les ambitions du groupe à l’international ?

E. B : L’objectif est de réduire la sensibilité du groupe à la France en accélérant son développement à l’étranger sur des pays où il est déjà présent comme l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et depuis l’an dernier le Portugal où nous y avons ouvert notre premier magasin. Compte tenu du manque de visibilité lié à la crise sanitaire, nous n’avons pas chiffré le nombre d’ouverture de nouveaux magasins prévu pour cette année. Mais le plan à horizon 2024 présenté en juin de l’année dernière tablant sur 200 nouveaux magasins demeure d’actualité dont entre 120 et 125 boutiques à ouvrir en Europe du sud et entre 75 et 85 au nord du vieux continent. Et ce, sans intégrer nos ambitions sur notre filiale américaine Modani.

Et sur internet ?

E. B : Une market place (plateforme de ventes) sera lancée cet été et devrait accélérer notre montée en puissance sur le canal digital sur lequel Maisons du Monde réalise déjà un quart de ses ventes. L’idée de multiplier par 2,5 fois notre volume de ventes online à horizon 2024 par rapport à une base 2018 de 249 millions d’euros en 2018.

En quoi consiste votre plan d’économies?

E. B : Toutes les lignes du compte de résultat vont être passées en revue pour voir dans quelle mesure nous pouvons les optimiser. Et ce, que ce soit nos charges fixes ou variables. Nous n’avons pas, à ce stade, chiffré l’abaissement du point mort opérationnel.

Que répond le groupe aux inquiétudes de son premier actionnaire, le fonds spéculatif Teleios, sur la performance opérationnelle, la communication financière et la gouvernance de la société?

E. B : Teleios s’est déclaré à notre tour de table en juin 2019 et nous sommes en relation étroite avec lui comme avec tous nos actionnaires. Deux personnalités avec une solide expérience professionnelle seront proposées à notre prochaine assemblée générale du 12 juin pour intégrer notre conseil d’administration, Peter Child en qualité de président et fort de ses 35 ans passés chez McKinsey et Michel-Alain Proch en tant que vice-président et avec une longue expérience des sociétés cotées. Ces nominations viennent renforcer la gouvernance de Maisons du Monde.

Vos perspectives pour cette année et à moyen terme ?

E. B : Pour l’exercice en cours, nous tablons à ce stade sur une stabilité des ventes au premier trimestre et à un recul sur les trois mois suivants en raison de l’impact négatif du coronavirus et des grèves du Port de Marseille. Nous ne nous prononçons pas sur le second semestre, ni sur une trajectoire de marge et de profitabilité face au manque évident de visibilité. A plus long terme, l’ambition est de délivrer de la croissance rentable.

Rappelez-nous le principe de votre politique de dividende ?

E. B : Le dividende proposé de 0,50 euro par action correspond à un taux de distribution du résultat net de 35% et même de 38% en tenant compte de l’application de la nouvelle norme comptable IFRS 16. C’est une politique que nous souhaitons continuer d’offrir à nos actionnaires.

 

Conseils sur Maisons du Monde

Tous les conseils
Maisons du Monde (2) - Pixabay.com

Un call turbo pour miser l’accélération du rebond de l’action Maisons du Monde

Grâce à son positionnement sur internet et une reprise soutenue des ventes en magasin à la levée du confinement, la célèbre enseigne d'ameublement et de produits de décoration s'en est plutôt mieux sortie que prévu au premier semestre. La tendance sera-t-elle confirmée au troisième trimestre? C'est le pari que nous faisons en proposant un call turbo.

Maisons du Monde (2) - Pixabay.com

Misez sur un rebond de Maisons du Monde

Souvent décevante ces derniers semestres, la célèbre enseigne d'articles de décoration et d'ameublement s'en est plutôt mieux tirée que prévu au deuxième trimestre grâce aux ventes en ligne. Un redressement est espéré au second semestre et le titre n'est pas très cher.

Maisons du Monde (2) - Pixabay.com

Maisons du Monde : moins pire que prévu?

Le titre de cette célèbre enseigne d'ameublement et d'articles de décoration s'est nettement redressé en bourse sur les trois derniers mois mais reste faiblement valorisé. A l'instar de Fnac-Darty ou même de Seb, Maisons du Monde pourrait bénéficier de signes de reprise encourageants de son activité depuis la levée du confinement.

Maisons du Monde (2) - Pixabay.com

Maisons du Monde : le moment de revenir sur le titre?

La célèbre enseigne d'ameublement et de produits de décoration se met en ordre de bataille en ajustant sa structure de coûts pour absorber le manque à gagner lié au confinement qui a déjà fait reculer le chiffre d'affaires de 13% au premier trimestre. En bourse, le titre vaut la moitié des fonds propres de la société.

// ADS SECTION