S'abonner

Se connecter

Lagardère : à couteaux tirés avec le tandem Vivendi/Amber

Le dossier Lagardère donne lieu à une véritable lutte d’influence entre les plus grands capitaines d’industrie français. Arnaud Lagardère, avec l’appui de Bernard Arnault, le patron de LVMH, vient d’obtenir un nouveau mandat de gérant de quatre ans à la tête de la commandite. De leur côté, Amber Capital et Vincent Bolloré devraient demander la convocation en septembre d’une nouvelle assemblée générale pour obtenir des sièges au conseil de surveillance. Pas sûr qu’ils parviennent à leurs fins.

Lagardère pixabay.com
Lagardère pixabay.com

Branle-bas de combat dans le microcosme du capitalisme parisien.  Les deux plus grands patrons français, Bernard Arnault, d’un côté, et Vincent Bolloré, de l’autre, fourbissent leurs armes autour du groupe Lagardère. Avec en arbitre un autre grand capitaine d’industrie français : Marc Ladreit de Lacharrière. Le point commun entre ces trois hommes? Ils ont volé au secours d’Arnaud Lagardère au printemps dernier face à la menace du fonds d’investissement, Amber Capital.  Celui-ci, premier actionnaire à l’époque avec 20% du capital, cherchait à fédérer autour de lui suffisamment d’actionnaires lors de la dernière assemblée générale pour placer ses hommes au conseil de surveillance et infléchir la politique du groupe en forçant Arnaud Lagardère, dont le mandat de gérance devait arriver à échéance en mars 2021, à se retirer. Avec l’appui de l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy, Vincent Bolloré et Marc Ladreit de Lacharrière, sont montés au tour de table de Lagardère à hauteur de respectivement 23% et environ 3%, parvenant à faire obstacle au printemps à la tentative de putsch d’Amber à l’assemblée. 

Bolloré intéressé par le pôle médias de Lagardère

Sauf que depuis, Vincent Bolloré a retourné sa veste pour s’allier au fonds d’investissement Amber en vue de demander la convocation d’une assemblée générale et entrer au conseil de surveillance (3 membres pour Amber et 1 pour Vincent Bolloré, via Vivendi). L’objet de ce volte-face de l’homme d’affaires breton concernerait la gérance de Lagardère. Il semblerait que la promesse lui avait été faite au printemps par Nicolas Sarkozy qu’Arnaud Lagardère ne poursuivrait pas son mandat au-delà de mars 2021. Autre grief : le pôle édition de Lagardère est également en compétition avec Vivendi pour racheter l’éditeur américain Simon & Schuster. Vincent Bolloré lorgne également la branche médias (édition et Europe 1) de Lagardère. Pour éviter un démantèlement du groupe créé par son père défunt, Arnaud Lagardère est parvenu en début de semaine à faire voter  par le conseil de surveillance un nouveau mandat de gérant de quatre ans  lui permettant, avec seulement 7,3% du capital, de continuer de contrôler et de diriger son groupe.

Et maintenant?

Il est appuyé dans cette démarche par le patron de LVMH, Bernard Arnault, qui s’apprête à entrer au niveau de la commandite à hauteur de 27% pour l’aider à alléger la pression financière que lui met le Crédit Agricole pour rembourser ses dettes personnelles (160 millions). Visiblement Bernard Arnault partage le même objectif qu’Arnaud Lagardère : conserver l’intégrité du groupe fondé par Jean-Luc Lagardère. Que va-t-il se passer maintenant? Amber Capital et Vincent Bolloré ne devraient pas tarder à contre attaquer en demandant la convocation d’une assemblée générale, une initiative qui sera naturellement refusée par Arnaud Lagardère et ce sera au tribunal de commerce de trancher le litige. Mais il semble que même en parvenant à entrer au conseil de surveillance, Amber Capital et Vivendi ne seraient pas en mesure juridiquement de mettre fin à la commandite par action et au mandat d’Arnaud Lagardère. Raison pour laquelle le lancement d’une OPA ne servirait à rien. Reste aux différentes parties prenantes à s’asseoir autour d’une table pour négocier et faire en sorte que l’action Lagardère efface l’importante décote qu’elle accuse par rapport à la valeur des actifs. 

Après être parvenus à renforcer la position détenue dans le cadre du coin du spéculateur à 11,80 euros le 31 juillet, nous recommandons à nos abonnés déjà actionnaires du groupe de conserver leurs titres. Les autres pourront acheter la valeur vers 14,50 euros.

Notre conseil: conservez Lagardère (code : FR0000130213) pour viser un objectif de cours de 20 euros. 

Conseils sur Lagardère

Tous les conseils
Lagardère pixabay.com

Lagardère, pas d’assemblée générale avant sept mois

C'est avec soulagement que l'hériter de Jean-Luc Lagardère a accueilli la décision du tribunal de commerce de Paris refusant à Vincent Bolloré et au fonds activiste britannique, Amber Capital, la convocation en urgence d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires en vue d'entrer au conseil de surveillance. De quoi laisser le temps à Arnaud Lagardère et Bernard Arnault de continuer à monter au capital du groupe éponyme et d'organiser une riposte. Mais Vincent Bolloré n'a sans doute pas dit son dernier mot....

Lagardère Pixabay.com

Lagardère, la spéculation continue de plus belle

Le titre du groupe de médias n’en finit pas de flamber. Vivendi s’est déclaré en mesure de racheter les parts d’Amber Capital et de lancer dans la foulée une OPA. Rien de tel pour alimenter la spéculation, même si le statut de commandite de Lagardère protège le groupe d’une offre hostile.

Lagardère pixabay.com

Lagardère: une opportunité à saisir?

La gouvernance fragile et le coronavirus ont fait plonger l’action sur ses plus bas niveaux depuis 9 ans. Même si le dossier a perdu en visibilité, la sanction parait excessive.

// ADS SECTION