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Un rattrapage à jouer sur Vilmorin

Malgré des performances de bon aloi sur les neuf premiers mois de l’exercice, ce spécialiste des semences potagères et céréalières peine à remonter la pente en Bourse. Même si l’environnement incertain jette un voile sur les perspectives, le titre mérite sans doute un meilleur sort.

Vilmorin Pixabay.com
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Le marché est-il injuste à l’égard de Vilmorin ? On peut le penser au regard de la déconnexion – devenue manifeste – entre cours de bourse et la réalité des fondamentaux de ce semencier d’envergure mondiale. Si, en raison des turbulences enregistrées par les marchés agricoles, les performances du groupe présidé par Daniel Jacquemond n’ont pas toujours été à la hauteur des attentes ces dernières années, l’exercice 2019-2020 se présente plutôt favorablement, et ce malgré les inévitables perturbations engendrées par le coronavirus depuis le mois de mars. Ses dirigeants touchent du bois : l’organisation du groupe n’a pas était bousculé par cette pandémie. Les nécessaires mesures prises pour préserver la santé des équipes n’affectent pas la productivité. Et l’essentiel des sites industriels et des centres de recherche est en activité. En outre, Vilmorin n’a pas constaté encore d’impact négatif de la crise sur ses ventes. Bien au contraire, le mois de mars a été extrêmement tonique en raison d’achats de précaution et d’anticipation de la part de la clientèle. Seule ombre au tableau, les produits pour le jardin, dédiés au grand public, ont pâti de la fermeture des magasins et grandes surfaces de bricolage en début de confinement. Il n’en demeure pas moins que le chiffre d’affaires du troisième trimestre 2019-2020 (période de janvier à mars) a été bon. Excellent même au regard du contexte. La croissance s’est élevée à +5,5% à données courantes et à +5,6% à périmètre et taux de change constants, portée par l’activité potagère. En cumul sur les neuf premiers mois, les revenus ont atteint 1,06 milliard d’euros, en hausse de 6% en publié et de 4,2% en organique.

Une décote qui se creuse par rapport aux fonds propres

Quid des perspectives ? Le message de prudence des dirigeants peut prêter à confusion. Certes, les objectifs annuels ont été suspendus. Ils passaient par la réalisation d’une croissance organique du chiffre d’affaires comprise entre 2 et 3%, tout en dégageant une marge opérationnelle de 8%. Pour justifier sa prudence, Vilmorin évoque plusieurs risques importants liés à la crise (perturbations des chaînes d’approvisionnement, surcoûts logistiques, charges liées à la mise en place des mesures sanitaires notamment) dont les impacts peuvent encore se matérialiser à partir du quatrième trimestre, tant sur l’activité que sur la marge opérationnelle. Il convient en effet de noter que les derniers mois de l’exercice sont traditionnellement les plus importants en termes d’activité et donc de contribution aux résultats. Vilmorin est tributaire de paramètres exogènes qu’il ne maîtrise pas, d’où la prudence de son management. Pour autant, rien ne laisse présager d’un « accident » sur l’atterrissage des comptes annuels. A ce stade, la saison 2020-2021 s’annonce en revanche incertaine. Mais le caractère stratégique des semences, source de productivité pour les agriculteurs et les maraîchers, invite malgré tout à un certain optimisme. Le modèle de Vilmorin prouve actuellement sa résilience, ce qui est digne d’être souligné. Face à cela, la valorisation actuelle fait ressortir une décote de l’ordre de 20% par rapport aux capitaux propres. Le dossier capitalise en outre 10 fois le profit net estimé pour l’an prochain, ce qui est très inférieur à la moyenne historique (multiples habituellement supérieur à 15 fois le bénéfice). En mettant dans la balance ces différents éléments, le titre nous semble redevenu attractif. On n’hésitera pas à miser sur un rattrapage !

Notre conseil : achetez Vilmorin à 40 euros pour viser un retour à 48 euros d’ici quelques mois. Code Isin : FR0000052516.

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