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Vincent Bastide, directeur général de Bastide le Confort Médical : « Notre ambition est de poursuivre notre montée en puissance sur les segments de prestations de soins les plus rentables »

Dans le cadre d’un entretien accordé à la Lettre de la Bourse, Vincent Bastide, directeur général de Bastide Le Confort Médical revient sur la progression du chiffre d’affaires du groupe au premier trimestre 2019/2020. Il évoque aussi l’impact du Brexit sur l’activité de la société et confirme vouloir rester indépendant.

Crédit : Bastide Le Confort Médical

La Lettre de la Bourse : A quoi attribuez-vous le bon début d’année de Bastide et l’accélération de la dynamique interne ?

Vincent Bastide : Effectivement, le chiffre d’affaires du premier trimestre de l’exercice 2019/2020 marque une progression de 8,9% à 86,45 millions d’euros dont une croissance organique de 7% un peu supérieure au rythme observé l’an dernier. La performance provient d’un bon redémarrage de la branche de maintien à domicile et plus particulièrement du segment des maisons de retraite qui renoue avec une dynamique positive validant les mesures de restructuration managériales. C’était jusqu’à présent la seule activité un peu décevante et son redressement permet une accélération de la croissance de la société sachant que nos autres métiers sont bien orientés et profitent d’une forte récurrence.

Le groupe est-il présent sur internet pour la vente de produits ou d’équipements de santé ? Quelle est votre ambition dans ce domaine ?

V. B : A l’échelle de l’ensemble du groupe, nous étions assez peu présents sur le web mais nous avons racheté il y a deux ans Sphère Santé, une filiale spécialisée dans la vente en ligne et leader sur les produits d’hygiène et d’incontinence, qui réalise un volume de ventes de 15 millions d’euros. Notre ambition est, bien entendu, de monter en puissance sur internet sur tous les produits ne nécessitant pas de prise en charge par la Sécurité Sociale, ce qui réduit malgré tout le champ d’actions. Mais nos clients utilisent de plus en plus internet et commandent souvent par ce vecteur de distribution.

Comment évolue l’activité de maintien à domicile ?

V. B : Nous sommes satisfaits de notre stratégie de recours à la franchise nous permettant, sans immobiliser, de capitaux de pouvoir poursuivre le maillage du territoire français et de nous développer maintenant en Espagne. 10 boutiques en franchise viennent d’ouvrir dans les régions de Madrid et Barcelone. Le business modèle est vertueux à la fois parce que nous obtenons de meilleurs conditions d’approvisionnement grâce à l’effet volume et qu’il est très rentable.

Quelles sont les synergies mises en œuvre dans les prestations respiratoires entre vos filiales britanniques, Baywater et Intus ?

V. B : Baywater est positionné sur les maladies pulmonaires tandis que, Intus, commercialise en ligne des équipements respiratoire spécialisés contre les troubles de l’apnée du sommeil. Les synergies proviennent avant tout d’un élargissement de l’offre à la fois dans l’apnée du sommeil et sur les pathologies pulmonaires.

Comment appréhendez-vous la perspective du Brexit ?

V. B : De façon très sereine puisque nos deux filiales, Baywater et Intus, s’approvisionnent et vendent localement en Grande-Bretagne.

Baywater attend encore une réponse à des appels d’offre sur deux régions. A quel horizon ?

V. B : Initialement, le groupe a remporté quatre régions en Grande-Bretagne dans le domaine de l’assistance respiratoire mais l’une d’elles (la région de Londres) a été remise en négociation pour écarter tout risque de contestation. Nous attendons également une réponse pour la région du Pays de Galles. Il est difficile, à ce stade, de savoir dans quel délai seront nous fixés mais je pense que nous devrions avoir plus de visibilité à l’issue du premier trimestre 2020.

Sur quel délai se fera la montée en puissance des nouveaux contrats ?

V. B : Elle se fera progressivement puisque nous ne souhaitons pas que les patients appareillés soient perturbés par le changement de prestataires. Il faudra donc compter entre 12 et 18 mois pour percevoir en année pleine le chiffre d’affaires des différents appels d’offre remportés, soit sur l’exercice 2020/2021. En intégrant la région de Londres, le volume devrait quasiment doubler pour passer de 24 à 45 millions de livres sterling.

Avez-vous résolu les problèmes de management et de concurrence rencontrés en Suisse et en Belgique dans le domaine de la vente d’équipements et de produits de santé ?

V. B : C’est en cours en Belgique où nous avons basculé l’outil d’information d’une de nos deux filiales sur SAP. En Suisse allemande, des mesures ont été prises pour stimuler nos équipes commerciales.

Votre situation financière vous laisse-t-elle encore une marge de manœuvre pour saisir de nouvelles opportunités de croissance externe ? Dans quel domaine et quel pays ?

V. B : Notre ratio d’endettement atteint aujourd’hui 3,24 fois l’excédent brut d’exploitation et respecte le niveau de 3,5 fois négocié avec nos banques. Nous sommes en cours de renégociation avec nos partenaires pour relever les autorisations jusqu’à 4 fois l’excédent brut d’exploitation en vue de continuer de développer la société en rachetant des cibles à un rythme sans doute moins soutenu qu’au cours de ces quatre à cinq dernières années. L’ambition est de poursuivre notre montée en puissance sur les segments de prestations de soins les plus rentables que sont le respiratoire, la nutrition, perfusion, stomathérapie et le diabète. En France mais aussi dans d’autres pays d’Europe où nous pouvons faire jouer les synergies avec notre client historique, Orpea, le leader de la prise en charge de la dépendance. Cela nous permet de gagner du temps dans notre déploiement à l’international et nous sommes déjà présents en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Grande-Bretagne.

Vos perspectives pour cette année et à plus long terme ?

V. B : Nous visons sur l’exercice une croissance organique de 5% à 10% du chiffre d’affaires, ce qui devrait se traduire par un volume d’au moins 365 millions, assortie d’une marge opérationnelle courante entre 8,5% et 9%. A un horizon de 3 à 5 ans, l’objectif est de porter la rentabilité à 10%.

La volonté de la société est-elle de rester indépendante à moyen terme ?

V. B : oui bien sûr. Mon père, Guy Bastide, a fondé la société en 1977 et cela fait 25 ans maintenant que j’y travaille. Pour stabiliser notre gouvernance, la BPI est entrée au tour de table de notre holding de contrôle, ce qui constitue un signe fort de notre volonté de poursuivre sur la durée le développement de Bastide à la fois par croissance interne et par acquisitions puisque la BPI est un acteur public et que l’Etat intervient dans la prise en charge de nos activités. Un rapprochement avec un autre industriel n’est donc pas envisageable.

Rappelez-nous les principes de votre politique de distribution de dividende ?

V. B : Nous considérons avant tout Bastide comme une valeur de croissance plus qu’une société offrant du rendement. Notre stratégie vise en effet à donner la priorité à notre développement, raison pour laquelle notre politique de distribution consistant à reverser à nos actionnaires en moyenne 18% à 19% du bénéfice net est, pour l’instant, assez modeste.

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