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Manitou, quelle visibilité?

Les perspectives dégradées des marchés de la construction et l’industrie, deux marchés importants pour cet acteur mondial de matériel de manutention et d’élévation de personnes augurent d’un lent redressement de sa profitabilité. Fort heureusement, l’affaire familiale est bien gérée et le bilan est solide.

Recommandé le 24 juin à 17 euros sur ce site en « conseil du jour, le titre Manitou est resté stable. Dans l’intervalle, cet acteur mondial contrôlé à 64,4% de son capital par les familles Braud et Himsworth et spécialisé dans la fabrication et la commercialisation d’engins de manutention et d’élévation de personnes a dévoilé ses comptes semestriels. Sans surprise en raison de la paralysie de l’appareil de production et de la chaîne d’approvisionnement pendant la période de confinement de mars et avril, le résultat opérationnel courant a été divisé par trois à 30,1 millions à partir d’un chiffre d’affaires en retrait de 35% à 762 millions tandis que le bénéfice net est ressorti à seulement 13,5 millions (contre 60,1 millions un an auparavant). Malgré la rapidité d’adaptation de l’entreprise à cet environnement de crise inédit avec des mesures de réduction des dépenses et des investissements, l’effet volume négatif a conduit à une érosion importante de 3,8 points de la rentabilité revenue à 3,9%. Les prises de commandes du deuxième trimestre sont restées déprimées, en recul de 37% à 180 millions (contre 286 millions) mais la société a noté une amélioration encourageante à partir du mois de juin et disposait d’un carnet de commandes de 555 millions représentant un peu plus de quatre mois d’activité.

Un redressement lent et progressif

Pour autant, il convient de rester extrêmement prudent au regard de la tendance toujours dégradée des loueurs sur les marchés de l’industrie et de la construction. La reprise s’annonce très progressive en 2021 alors que la dynamique semble mieux orientée dans l’agriculture. Les mois d’été n’ont pas marqué de redressement à en croire le canadien Linamar qui chiffre la contraction des volumes à 42% sur les marchés américain et européen. Sur les huit premiers mois de l’année, l’activité a été réduite de moitié avec un recul plus prononcé outre-Atlantique (-54%) qu’en Europe (-45%). Malgré ce manque de visibilité, la direction de Manitou ne se dérobe pas. Elle table pour cette année sur un objectif de chiffre d’affaires de 1,5 milliard reflétant un recul de 28% et sur une marge opérationnelle courante de l’ordre de 2,7% à 3,2%. La reprise très graduelle ne permettra pas en revanche à Manitou de viser le seuil des 8% de rentabilité envisagé initialement dans son plan stratégique à l’horizon 2022. Agrégé par Factset, le consensus des analystes financiers anticipe pour cette année un résultat opérationnel à 51 millions et un bénéfice net de 30 millions pour un volume de facturations de 1,48 milliard. Pour 2021 et 2022, ces trois paramètres sont espérés à 56 et 102 millions pour le résultat opérationnel et à respectivement 37 et 69 millions pour le profit net avec des revenus de 1,54 et 1,71 milliard. 

Des hypothèses valorisées à 20,3; 15,9 et 9,2 fois à comparer avec un ratio moyen de 14 fois sur la période 2011-2019. Autre indicateur, la capitalisation boursière équivaut aux fonds propres du groupe qui conserve un bilan solide avec un endettement net limité à 26% de la situation nette.

Notre conseil : conservez Manitou (code : FR0000038606)

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