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Jérôme Benoît, président directeur général de Delta Plus Group : « une augmentation de capital est envisageable »

La publication de comptes semestriels d’excellente qualité, malgré le contexte inédit de la crise sanitaire, et le remarquable parcours boursier de l’action de cette très belle société familiale spécialisée à l’échelle mondiale dans la fabrication et la distribution d’équipements de protection nous ont incité à donner la parole à son président, Jérôme Benoît. Celui-ci demeure extrêmement confiant sur les perspectives de développement du groupe sur un marché très porteur.

Quel regard portez-vous sur les comptes du premier semestre de Delta Plus Group ?

Jérôme Benoît : Le premier semestre s’est révélé excellent pour Delta Plus Group et meilleur que nous ne l’anticipions au début de la crise grâce à la forte demande des produits de protection contre le covid. Cela s’est ainsi traduit par une forte croissance de 25,6% du résultat opérationnel courant à 20,1 millions à partir d’un chiffre d’affaires en hausse de 11,6% à 137 millions, matérialisant un gain de 1,7 point de la marge à 14,7%. Quant au bénéfice net, il s’est apprécié de 13,7% à 13,3 millions.

Les articles de protection contre le covid sont-ils aussi rentables que le reste de votre gamme ?

J. B : Leur marge est même plus élevée que la moyenne du groupe. Ces produits concernent avant tout des articles de protection de la tête (maques et visières) qui, avec les équipements anti-chute, réclament une importante technicité et une plus forte valeur ajoutée que le reste de la gamme. L’autre levier ayant joué sur la rentabilité du groupe réside dans le recul des frais généraux et des dépenses commerciales. Nous n’avons pas eu besoin de mobiliser d’efforts particuliers pour vendre ces produits de protection sanitaire qui ont fait l’objet d’une très forte demande avec un effet prix également très positif.

Percevez-vous un ralentissement de la demande pour ces articles ?

J. B : Pas pour l’instant. La généralisation du port du masque dans les espaces publics ou dans les entreprises en France, par exemple, maintient une dynamique toujours forte en termes de volume. En revanche, la flambée des prix observée au début de la crise sanitaire s’est calmée. Les tarifs sont revenus à des niveaux plus raisonnables même s’ils demeurent supérieurs de 20% à 30% à ce qu’ils étaient avant la crise.

Comment se comportent les autres produits de votre portefeuille depuis le déconfinement ?

J. B : Là aussi, la tendance est plutôt meilleure qu’envisagée. Après une chute de la demande pendant la période de confinement, un rattrapage sensible est à l’œuvre, permettant par exemple sur les articles anti-chute fabriqués par nos filiales Vertic-Alpic et Odco, de renouer avec la croissance des ventes et d’afficher un très léger recul de leur chiffre d’affaires sur un an. Est-ce que ce rattrapage va se poursuivre ? Il est prématuré de s’avancer. La perte d’activité pendant le confinement ne sera pas comblée mais nous avons clairement retrouvé une dynamique d’avant crise. C’est vrai pour certaines zones géographiques comme le France et l’Europe de l’Ouest. En revanche, des régions souffrent encore de mesures de confinement plus strictes comme en Asie du sud-est ou en Amérique du sud.

Donnez-vous des perspectives pour cette année ? A moyen terme ?

J. B : La qualité des comptes du premier semestre devrait permettre à Delta Plus Group de réaliser une bonne année. Compte tenu de l’acquis de la première partie de l’année, nous tablons sur une croissance d’au moins 5% du chiffre d’affaires avec une rentabilité opérationnelle courante en progression même si la dépréciation du dollar observée cet été génère beaucoup de volatilité sur les devises des pays émergents qu’il est difficile d’appréhender. A moyen terme, l’enjeu est d’atteindre une taille critique et de ne pas se laisser distancer par les leaders mondiaux américains comme 3M et Honeywell qui réalisent un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,2 milliard de dollars sur le segment des vêtements de protection. L’objectif est de doubler nos facturations. Raison pour laquelle nous visons une forte progression de 10% de notre activité chaque année grâce à un mixte entre la dynamique interne et la croissance externe assortie d’une rentabilité opérationnelle courante d’au moins 13%.

Observez-vous une pause dans votre stratégie d’acquisitions ?

J. B : non absolument pas. Nous restons opportunistes et souhaitons profiter de la crise sanitaire pour étudier des cibles présentes dans le domaine des chaussures ou des équipements anti-chute et absentes de toute la gamme de produits de protection contre le covid. Ces sociétés connaissent actuellement des difficultés et offrent des niveaux de valorisation attractifs. Des contacts avaient été noués avant la crise et nous poursuivons l’étude de dossiers dont certains pourraient se concrétiser d’ici la fin de l’année et en 2021. Géographiquement, l’idée est de mieux couvrir certaines régions comme les Etats-Unis, le Mexique, l’Asie du sud est et de s’implanter en Allemagne.

De quelle marge de manœuvre dispose Delta Plus Group ?

J. B : Notre bilan est solide avec à fin juin un endettement net de 57 millions limité à 37% des fonds propres et 1,3 fois le résultat opérationnel courant. Nous pouvons facilement mobiliser une soixantaine de millions d’euros avant d’étudier d’autres solutions auprès de nos banquiers ou de nos actionnaires. La perspective d’une augmentation de capital est envisageable. Ma famille n’y est pas opposée mais souhaite conserver la majorité du capital de Delta Plus Group (contre 57,6% actuellement). L’enjeu est de profiter du mouvement de consolidation du secteur des équipements de protection et créer de la valeur en faisant de la croissance.

Pourquoi avoir sollicité un prêt garanti par l’Etat de 42 millions alors que votre bilan est solide ?

J. B : Il existait beaucoup d’incertitudes au début de la crise et nous craignions à l’époque un problème d’accès à la liquidité auprès des banques. Sachant que notre stratégie repose sur le financement de notre besoin en fonds de roulement par des découverts bancaires, nous avons souhaité par prudence contracter ce prêt. Celui-ci devrait être rapidement remboursé, compte tenu de la qualité de nos comptes semestriels.

Rappelez-nous les grands principes de votre politique de dividendes ?

J. B : Comme évoqué plus haut, l’objectif de Delta Plus Group est de faire de croissance et de continuer de se développer et d’investir. Malgré tout, rémunérer nos actionnaires demeure important et au moins 20% de nos résultats leur est redistribué avec une flexibilité pouvant aller jusqu’à un tiers de notre profitabilité.

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