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Eramet : vers un bon millésime 2018 ?

C’est peu de dire que les relents de guerre commerciale ont jeté un froid sur le secteur des matières premières ces derniers jours. Surtout en bourse, où la plupart des…

Eramet Pixabay.com
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C’est peu de dire que les relents de guerre commerciale ont jeté un froid sur le secteur des matières premières ces derniers jours. Surtout en bourse, où la plupart des valeurs ont connu de substantielles prises de bénéfices. Eramet n’y a pas échappé avec un repli de son titre de près de 25% sur un mois, mais le cours progresse encore de près de 20% depuis le début de l’année. Car les fondamentaux du producteur de manganèse et de nickel sont toujours très bien orientés à court terme dans un contexte économique mondial encore porteur. En témoigne la progression de 14% du chiffre d’affaires du groupe au premier trimestre à périmètre et taux de changes constants. Si les ventes publiées n’ont progressé que de 2% à 870 millions d’euros, c’est essentiellement en raison d’un effet de change (baisse du dollar) très défavorable. La production mondiale d’acier au carbone qui est le principal débouché du manganèse, s’est bien comportée sur les trois premiers mois de l’année (+2%) et elle ne semble pas ralentir, tandis que les prix ont continué d’augmenter vigoureusement (+28% en dollars au premier trimestre). La division manganèse d’Eramet qui représente la moitié du chiffre d’affaires devrait ainsi connaitre une belle année, même si la tendance du premier trimestre peut difficilement être extrapolée au regard de la volatilité des prix. L’an dernier, elle avait dégagé un résultat opérationnel courant de 738 millions d’euros, en hausse de 237%, faisant ressortir au passage un taux de marge de 38%.

De son côté, le pôle nickel, encore déficitaire de 125 millions d’euros l’an dernier, devrait connaitre un beau redressement grâce à une bonne orientation de la production d’acier inoxydable, son principal débouché, mais aussi aux gains de productivité obtenus au niveau de la filiale néo-calédonienne, SLN, dont les coûts d’extraction ont baissé de 21% entre 2015 et 2017. Sans oublier un effet prix positif puisque le cours mondiaux du nickel progressent pour le moment de 18% (14.590 dollars la tonne) depuis le début de l’année. Si la tendance se poursuit, le pôle nickel pourrait rapidement se rapprocher de l’équilibre et ne plus peser sur les résultats du groupe.

Reste la branche alliage qui connait une évolution en demi-teinte avec des ventes en repli de 6% au premier trimestre en raison des ajustements de cadences de plusieurs programmes gros porteur dans le secteur aéronautique. Sa contribution aux résultats du groupe reste toutefois marginale par rapport au Manganèse et au nickel.

La forte volatilité des prix des matières premières ne permet pas d’établir des prévisions de résultats très fiables pour le groupe, mais il est toutefois possible de miser sur une hausse de plus de 20% du bénéfice à 245 millions d’euros. Cette prévision qui pourrait être révisée à la hausse si le rebond du dollar amorcé depuis quelques semaines se poursuit, est capitalisée un peu moins de 13 fois. Cela commence à être bien valorisé pour un groupe minier si l’on pense que le haut du cycle économique mondial a été atteint. La poursuite des gains de productivité au niveau de la filiale SLN (baisse des coûts de 15% d’ici à 2020) peut malgré tout constituer un levier intéressant pour la rentabilité du pôle nickel. Eramet a maintenant intérêt à se diversifier le plus possible pour réduire sa dépendance aux cours des matières premières. Raison pour laquelle le groupe cherche à se positionner sur les métaux pour la transition énergétique. Il vient aussi de lancer une OPA sur la société Australienne, Mineral Deposit, avec laquelle il détient des intérêts communs dans le minerai de titane et le Zircon.

La structure financière du groupe autorise à nouveau ce type d’investissements. A la fin de l’exercice 2017, l’endettement net ne représentait plus que 19% des fonds propres contre un ratio de 47% à la fin de 2016. Pas question pour autant de réduire la voilure dans le manganèse, où le groupe a un réel avantage compétitif. Eramet va ainsi développer le gisement de Moanda au Gabon en vue d’augmenter à terme sa production de 30%.

Notre conseil : le dossier reste réservé aux investisseurs avertis compte tenu de la volatilité des prix des matières premières et des menaces de guerre commerciale. La dimension politique du dossier (avec la présence de l’Etat à hauteur de 25,6% dans le capital) ne plaide pas spécialement en sa faveur. Code Isin : FR0000131757.

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